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Tous à poêle au bureau (épisode 12)

suprême de crevettes aux asperges nouvelles
suprême de crevettes aux asperges nouvelles


Analyse des dynamiques microéconomiques optimisées en milieu socioprofessionnel : une étude appliquée au cas de la pause dej’.

Posons deux axiomes. Premièrement, toute entreprise s’efforce de ne pas gaspiller son argent. Deuxièmement, toute masse salariale mange vers midi (ce que les grands patrons déplorent avec raison). Afin de concilier ces deux tendances, une nouvelle théorie économique a été formulée à Paris et par accident, intitulée sobrement « Tous à poêle au bureau » – ou TAPAB. Pour illustrer notre propos, nous nous intéresserons à deux entreprises qui mettent en pratique les enseignements du TAPAB : d’un côté KissKissBankBank, chez qui on reconnait clairement l’influence de l’école américaine avec son « burger au saumon mariné » (cf illustration 1), de l’autre, La Ruche qui dit Oui et sa pratique orthodoxe du « suprême de crevettes aux asperges nouvelles » (cf illusration 2).

burger au saumon mariné
burger au saumon mariné
suprême de crevettes aux asperges nouvelles
suprême de crevettes aux asperges nouvelles

De nombreuse études prouvent que plus les employés ont faim, moins bien ils travaillent (Peterson et Weber 1993 ; Palfrey 2002). Par conséquent, la pause dej’ est un moment crucial pour la productivité de l’entreprise. Dans cette perspective, certains top-managers ont choisit d’utiliser des « tickets restaurants« . Le ticket restaurant ressemble à la monnaie-papier, sauf que contrairement à elle, on ne peut l’échanger que contre des denrées alimentaires et que, assez stupidement, le vendeur ne vous rendra pas la monnaie.

Le ticket restaurant semble être une bonne affaire car l’employeur n’en paye que 60%. La valeur moyenne d’un ticket restaurant étant de 6,87€, il coûte donc 4,11€ à l’entreprise. Quand on sait que selon certaines expériences, la méthode TAPAB ne dépasse pas les 2€ (La Ruche qui dit Oui, 2013), le ticket restaurant semble être une solution onéreuse. Et même à ce prix, dans les rues d’une grande ville, on mange peu ou on mange mal. En plus, l’hiver on fait la queue dans le froid, alors qu’avec la méthode TAPAB on s’amuse bien au chaud à faire réduire des têtes de crevettes (illustration 3), ou à émincer des échalotes en toastant du pain bio (illustration 4).

Réduction de têtes de crevettes
Réduction de têtes de crevettes
Illustration 4
Illustration 4

Autre stratégie, celle du restaurant d’entreprise. C’est de loin la plus chère : si l’on cumule le prix des locaux, du matériel, du personnel et des aliments, on obtient des plats à 9,5€ en moyenne. Sans parler des frais initiaux pour construire la cuisine et le réfectoire… Cette solution semble inaccessible pour les PME.

 Alors que la recherche économique semblait devoir capituler, une nouvelle école de pensée à fait son apparition. « Tous à poêle au bureau » : tel est son mot d’ordre. Cuisiner en entreprise, cela semble évident, pourtant personne n’y avait pensé. D’un point de vue juridique, il est utile de souligner qu’à partir du moment où 25 salariés en expriment le désir, les employeurs ont l’obligation de mettre à leur disposition une cuisine équipée (avec point d’eau, frigo, moyens de cuisson, chaises, etc.). Une cuisine c’est pratique, cela permet par exemple de mixer les têtes de crevettes avec du citron et du gingembre pour obtenir une sauce bien concentrée que l’on versera sur les asperges (illustration 5). Cependant, même sans cuisine, la méthode TAPAB est possible. On peut par exemple composer une belle assiette avec des chips de légumes, de la mâche, et un burger assemblé sur place (illustration 6).

suprême de crevettes aux asperges nouvelles
suprême de crevettes aux asperges nouvelles
Burger au saumon mariné
Burger au saumon mariné

Les meilleures experts en management-organisationnel sont formels : si la pause dej’ est conviviale, c’est quand même mieux (Walter 2001 ; Bradley et Cooper 2010). En ce sens, la supériorité de la méthode TAPAB ne tardera pas à être mondialement reconnue. Mais avant que le FMI, l’OMC et la SPA ne l’imposent, la méthode TAPAB est un choix stratégique qui permet à une entreprise de gagner une avance significative sur ses concurrents.

Vous pourrez voir deux exemples de cette fameuse « convivialité » ci-dessous : arrosée de jus de cornouille chez KissKissBankBank (illustration 7), et les doigts gras dépiautant les crustacés pour La Ruche qui dit Oui (illustration 8). Il ne tient qu’à vous d’en inventer d’autres variantes.

Pause dej' chez KissKissBankBank
Pause dej’ chez KissKissBankBank
Pause dej' à La Ruche Qui Dit Oui!
Pause dej’ à La Ruche Qui Dit Oui!

3 commentaires

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  1. Bonjour Julie !

    Contactons nous !
    Je suis Benjamin (benjamin@lrqdo.fr).
    J’adorerais parler de votre cuisine en entreprise. C’est une pratique qu’il faut encourager. Et apparemment, vous le faites très bien !

  2. Nous avons aussi une cuisine sur notre lieu de travail et nous avons plusieurs groupes de cuisine avec des thèmes différents. C´est un moment de découverte, détente et plaisir dans la journée apprécié par tous !

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