Le week-end du 15 juin, tous les responsables de Ruches actives étaient invités à se retrouver au centre de la France pour réfléchir à la thématique Unité et diversité du réseau. C’était une première et c’était particulièrement réussi. Récit.
Prenez toutes les ruches de France, comptez leur nombre de membres respectif, reliez les locaux diamétralement opposés et vous obtenez en plein centre le Domaine de Tranchemule situé au fin fond de la Brenne. La Brenne ? Il s’agit d’une charmante région du côté de Chateauroux où les étangs sont presque plus nombreux que les habitants (18 343 habitants pour 34 communes). Ici, quand on est paumé, on demande son chemin à un crapaud calamite ou à une huppe fasciée. On peut aussi tenter de se repérer à l’aide de son smart-phone sauf que sur 20 kilomètres à la ronde, il n’y a pas un poil de réseau.
Le week-end responsables de ruches sera donc placé sous le signe du no-réso, no wi-fi. Une première pour nos rois et nos reines aussi accros au suivi des ventes que ma grand-mère au moelleux au chocolat. Et si le réseau plante, s’inquiètent certains ? Pas de panique, Serge et Olivier de la Ruche Mamma, assurent leur tour de quart à Paname. Les conjoints des responsables sont ravis, ils vont enfin pouvoir passer un week-end loin des remboursements d’épinards et autres petites tracasseries.
Pour accueillir la centaine de convives, l’équipe de Yael est arrivée en force dès le vendredi. 40 kilos de patates à éplucher, des oignons rouges à faire pleurer, du chou-fleur à râper, de la viande, du fromage, que des produits ramassés à moins de 200 kilomètres du domaine qu’il faut laver, découper, émincer, faire mariner… On se chope des ampoules aux mains, on refait le monde devant l’évier. Pendant deux jours, les marmitons se succèdent, font tourner les tabliers, plongent sans rechigner. En cuisine, la mayonnaise prend à merveille. Côté salle, si l’on considère la vitesse à laquelle se terminent les plats, les invités semblent aussi apprécier.
14h30, c’est l’heure de la pleinière. Guilhem ouvre le bal en rappelant à chacun le chemin parcouru : alors qu’en septembre 2011, la 1ère Ruche ouvrait, et personne n’avait encore entendu parler de ce mode de distribution. Aujourd’hui il y a 250 Ruches actives portés par autant de responsables de Ruches qui souhaitent changer les choses. Sur sa chaise chacun prend conscience de sa part dans la machine à dire Oui ! Marc-David enchaîne sur les évolutions du site, parle technique, tente quelques digressions informatiques et conclut. On n’a pas forcément tout compris mais on se dit que toutes ces nouvelles fonctionnalités, ça va être vachement bien.
Comme on est venu pour bosser, l’après-midi se poursuit par des ateliers, sortes de groupes de parole pour responsables anonymes. On échange sur le métier de responsable de Ruche, on débat, on se file les bons tuyaux. C’est bon de se dire qu’on n’est plus tout seul dans son coin et puis c’est l’occasion de faire connaissance ! Vient alors l’heure du théâtre forum animé par deux comédiennes expérimentées. Le principe ? Les comédiennes jouent le début de scènettes bien connues des responsables, du genre le producteur est en retard à la distribution, un membre n’est vraiment pas content… et c’est le public qui prend le relai en montant sur scène pour imaginer une issue à la situation. Pas besoin de répéter les règles du jeu, ni une ni deux, les responsables montent sur les planches. Certains se font retourner comme des crêpes au sarrasin breton, d’autres campent sur leurs positions. L’air de rien, le théâtre libère la parole et permet d’envisager autrement les situations délicates…
La lumière tombe, les filles se remaquillent, Guilhem sort son cocktail 3 G : guarana, gingembre, ginseng. Ceux qui y goûtent n’iront plus jamais se coucher. Festival de salades, barbecue géant, moelleux au chocolat, on enchaîne sur une salsa ou un chachacha. Il fait doux la nuit du 15 juin à Tranchemule. Pour la seule fois de l’année, c’est l’été.
Le lendemain, concours de cernes au petit déjeuner. Les campeurs débarquent, les joggueurs remettent leurs exploits à demain, les plongeurs tentent quelques brasses dans la piscine. 11h30, petite balade organisée à travers les étangs. Jeanne prend ses jumelles, on lui a dit que le Butor étoilé nichait dans le coin. Pendant ce temps, Laurent et Hélène, sortes de Bataille et Fontaine de la Brenne enchaînent leurs interviews filmées, cachés sous un grand tablier pour se protéger du soleil qui commence sérieusement à cogner. Voilà deux jours qu’ils psychanalysent sauvagement les responsables de Ruches pour immortaliser leur passage à Tranchemule et en faire profiter les copains. L’après-midi se poursuit comme un lendemain de fête, dans un hamac, avec un arc ou en sirotant un fond d’Armagnac.
Il est 16h30. Chacun ayant près de 4 heures de route pour rentrer chez soi, repart sur les routes des étangs de Bignotoi, de Piégu, de la Mer Rouge, de Romefort en se jurant de très vite remettre ça. A 20 kilomètres de là, les premiers partis, irréductibles camés ont déjà re-branché leurs portables…
Pour retrouver l’intégralité des photos de Thomas Louapre, photographe officiel de la manifestation, c’est ici
Un grand merci à l’agence Event’ually : Manon, Laura, Anne Lise et Juliette pour leur participation active et vitaminée à l’événement. Sans elles, on n’aurait jamais atterri à Tranchemule. Entre autres…
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