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Ostréiculteur au bord de la crise de mer

Dernière ligne droite avant les fêtes ! La pression monte au port ostréicole d’Andernos-les-Bains, sur le bassin d’Arcachon… Stéphane Boucher, ostréiculteur (comme son nom ne l’indique pas), y produit avec amour une huître 100 % naturelle, née et élevée dans le Bassin :  l’Huître du boucher, of course. Douze heures dans les waders d’un ostréiculteur, sortez les cirés !

 

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7h30 : Briefing matinal avec mon seul et unique patron : l’Annuaire des marées. C’est lui qui décide de mes horaires de travail. Aujourd’hui, la mer est basse à 11 h 05. Donc départ du port 3 heures avant et retour 3 heures après.

 

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8 h 00 : le bateau chargé, on décolle du port. C’est parti pour 45 minutes de navigation avant d’atteindre mes parcs à huîtres.

 

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8 h 10 : le soleil se lève pour nous seuls sur le Bassin d’Arcachon (ça change de l’été où le nombre de bateaux est multiplié par 100 !). Instant suspendu. Oubliés le réveil difficile, les « J’ai pas envie d’y aller » et autres « Je serai mieux peinard dans un bureau au chaud». C’est beau et en plus c’est beau….

 

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C’est beau, certes, mais froid. La buée sur la vitre de ma cabine ouverte m’oblige à rester dehors pour mieux voir le chenal, tout en pilotant d’une main… Arnaud est venu me donner un coup de main pour la journée car il y a du boulot.

 

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Le bateau est plein d’huîtres que je ramène au parc pour qu’elles continuent à pousser car encore trop petites pour ce Noël. Nous devons aussi aller récupérer des huîtres « marchandes » pour mon marché de dimanche à Bordeaux et pour les Ruches que je dois livrer dans quelques jours !

 

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Les outils à l’arrière de mon « tracteur flottant » rappellent que nous sommes avant tout des paysans de la mer…

 

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8h45 : à notre arrivée au parc, nous dérangeons un groupe d’oies bernache qui s’envole bruyamment. Voilà quelques semaines qu’elles ont commencé leur migration vers le Bassin depuis leur lointaine Sibérie. Tout le monde ici sait ce que cela signifie : « Winter is coming »…

 

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9h : L’eau n’est pas encore complètement descendue quand je commence à jeter les poches d’huîtres que nous attacherons après. Nous n’avons que 3 heures pour travailler avant que la marée ne remonte. Pas de temps à perdre.

 

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Avant de descendre du bateau, j’enfile ma tenue de combat !

 

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9h15 : l’eau est maintenant suffisamment basse, Arnaud et moi attachons les poches sur des « tables » en ferraille appelées « chantiers ». Au départ, quand les huîtres sont encore des bébés, on en met environ 1000 par poche. Puis, au fur et à mesure que les huîtres grandissent, on dédouble régulièrement les poches. Celles qu’on attache aujourd’hui contiennent à peu près chacune 150 huîtres âgées de 2 ans (ponte de 2012).

 

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10h : Nous nous rendons à présent sur un deuxième parc où je cultive les huîtres comme autrefois, non pas en poches sur des tables, mais directement sur le sol. Là, je sème de jeunes huîtres. Quand je vous disais qu’on était des paysans de la mer !

 

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11h : quand le parc est complètement découvert, nous ramassons les huîtres au sol qui sont de taille à être vendues (sur le Bassin d’Arcachon, une huître met en moyenne 3 ans pour atteindre une taille commercialisable). Genoux et mains dans la vase, j’ai parfois le sentiment de toucher le fond…des choses !

 

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13h : Vite, l’eau remonte ! Il faut se dépêcher de ramener les paniers d’huîtres sur le bateau. Un excellent exercice pour le dos.

 

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13h30 : Allez, on repart ! J’en profite pour vérifier la récolte du jour. Voilà trois huîtres du même âge mais de différentes tailles. Comme chez les humains, elles ne grandissent pas toutes à la même vitesse.

 

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14h15 : Retour au port. C’est la fin de la marée, mais pas de la journée. On doit décharger les huîtres sur le quai (et encore une tonne à porter, c’est mon ostéo qui va être content) et les trier.

 

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14h30 à 18h : dans la cabane, sur le « taouley » (table en patois), on sépare les huîtres par taille. Certaines sont prêtes à être vendues, alors que d’autres seront ramenées sur le parc, le temps de grandir encore un peu.

 

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18h : on raccroche les gants. Fini pour aujourd’hui…

 

 

 

23 commentaires

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  1. Magnifique reportage,j’adore les huitres d’où qu’elles viennent,je vois que votre travail est un peu différent de ceux qui les travailles sur l’Etang de Thau,les conditions ne sont pas les mêmes,même si je sais que l’un d’entre eux essaie de réunir les conditions de marées que nous n’avons pas en Méditerranée.
    J’espère un jour pouvoir passez une journée avec l’un d’entre vous pour s’imprégner à fond dans se travail tout de même pénible ..
    Merci à vous pour cet echange.
    Cordialement Thierry

  2. Bonjour M. Boucher,
    J’habite à Angers et je n’y connais rien aux huitres… mais j’adore ça !
    Pouvez vous me dire si la majorité des ostréiculteurs travaillent comme vous ou si au contraire, les huitres que l’on achète sur les marchés sont élevés différemment (mode alimentaire, antibiotique ????) ? je vous remercie d’avance pour votre réponse… et bravo encore pour ce beau reportage.

  3. J’ai connu le privilège de visiter la « nurserie » en plein été, une journée sur le bateau de Stéphane et les pieds dans la vase et le sable à la cueillette de ces merveilles. Une superbe expérience, dans des conditions idéales, qui s’est terminée par une succulente dégustation ! Je suis prête à recommencer ! (… mais pas l’hiver, il fait trop froid..!). Merci pour ce reportage qui m’a fait revivre de très bons moments. Bises MAT

  4. J’ai adoré l’article, à la fois rigolo, intéressant et très bien pensé. Je passerai vous voir cet été j’ai hâte de goûter vos huîtres ! A bientôt !

  5. Bonjour Monsieur Boucher, quel dommage que la Ruche de Thuir (66) soit trop loin pour bénéficier de vos huitres, mais lors de mon prochain passage à Arcachon je viendrai déguster chez vous. Votre reportage est superbe et donne vraiment envie. Merci du partage

  6. MERCI beaucoup pour ce voyage ! Pour cette prise de contact avec les paysans de la mer !
    Quelle besogne ! Quelle beauté aussi !… Cela donne de l’air marin plein les narines et la conscience de ce travail fantastique !
    Merci encore ! Meilleures pensées. Marie-José

  7. Bonjour,

    Tellement heureuse de voire ce beau reportage sur ma région, je vis à Nantes maintenant et retrouver un Ostréiculteur d’Andernos sur les Ruches c’est juste magique.
    Je reviens dans la région pour Noel, et je ne manquerais pas de passer aux cabanes à Andernos pour acheter des huitres, vu que celle du bassin son les meilleurs du monde !! (on a le droit d’être chauvin un peu »

    1. Bonjour,
      cet outil s’appelle un « gratte chantier », il permet de nettoyer les tables en ferrailles ou nous attachons les poches d’huîtres. Si vous passer dans le coin, nous sommes plusieurs ostréiculteurs du Bassin à proposer la découverte de notre métier, ça s’appelle le « pescatourisme ».
      Cordialement,
      Stéphane

    1. Bonjour,
      Passer nous voir sur le Bassin ou sinon, je pense qu’un de mes confrère ostréiculteur du Bassin vient peut être vendre ses huîtres sur Hossegor.
      Cordialement,
      Stéphane

  8. Super article! Une vraie balade en mer tout en restant sur son canapé :). Merci à MR Boucher pour sa participation ainsi que son humour ;)!

    1. Merci Monsieur Boucher de nous avoir fait partager votre journée . j’adore les huîtres je garde vos coordonnées et lorsque je passerai près de votre cabane je viendrai acheter des huîtres et si c’est possible,hors saison, je viendrai en déguster sur place.Bonnes fêtes de fin d’année pour vous et votre famille .
      NICOLE J
      une abeille de la ruche de SAINT ANDRÉ DE SEIGNANX dans le sud des Landes

  9. Une grande bouffée d’air du large, des embruns et le bassin pour nous seuls … Le paradis !

    Pour y être déjà allée déguster des huitres, accueil très sympathique à la cabane 48 et terrasse « sur le bassin ».

  10. Merci pour cette très agréable petite balade en mer. Et pour m’avoir appris quelque-chose d’intéressant ! Même si je n’aime pas les huîtres…

  11. Merci pour cet article, nous seulement cela donne faim et puis cela fait plaisir de voir tout le beau travail qui est fait pour avoir des huîtres de qualité 🙂

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