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Gaspillage alimentaire, on arrête ?

Gaspillage alimentaire
Gaspillage alimentaire

Les chiffres du gaspillage hexagonal donnent la nausée.
En France, tout au long de la chaîne de production, le gaspillage alimentaire représente 260 kg par personne et par an, soit près d’un tiers de la nourriture produite*…
Heureusement de nombreuses associations, entreprises et citoyens inventent de nouvelles pistes anti-gâchis. Ça tombe bien : 2014 sera l’année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Appli anti-gâchis
Les Bretons ont de la chance, Paul-Adrien et Christophe Menez viennent de trouver une brillante idée anti-gâchis : un logiciel qui permet aux grandes enseignes d’entrer la liste de leurs produits en limite de péremption et de les proposer via le web à des internautes fauchés, écolos ou les deux. Sur le site des deux frangins https://zero-gachis.com, il suffit d’entrer son code postal et la machine cherche pour vous le magasin le plus proche où l’on peut acheter le jour même à prix discount des produits qui, sinon, finiraient à la poubelle recouverts d’eau de javel. Aujourd’hui, à l’Intermarché de Plabennec, les filets de harengs fumés à consommer avant demain soir sont à moitié prix, tout comme les yaourts smarties à la fraise ou les raviolis aux 4 fromages. Malin quand on sait que les pertes et gaspillages dans les hypermarchés s’élèvent à 197 tonnes par établissement et par an.

Glanage organisé
Sur les marchés le gâchis est effrayant. Une pomme flétrie par-ci, une salade qui ne supportera pas un trajet retour par-là…
Au total, 380 000 tonnes de déchets chaque année. Devant cette pitoyable réalité, la Tente des Glaneurs, association lilloise qui fait aujourd’hui des petits jusqu’à Caen réhabilite le glanage. Leur slogan ? « Donner c’est mieux que jeter« . Tu m’étonnes ! Aussi, plutôt que de laisser les particuliers faire les poubelles en fin de marché, l’association récupère auprès des commerçants « les invendus non commercialisables mais consommables afin de les regrouper sous une tente et les redistribuer gratuitement à des personnes traversant une période temporaire de précarité alimentaire. » La mécanique est bien huilée et les bénévoles nombreux. Il y a ceux qui récupèrent, ceux qui trient, ceux qui disposent les trouvailles sur un bel étal. A 13h30, tout est fin prêt. Mères isolées, étudiants, SDF, personnes âgées viennent se faire servir à la tente et repartent les bras chargés de victuailles qui étaient destinées à être jetées. On leur offre aussi des fleurs, « parce que ça fait du bien à l’intérieur », témoigne Dominique, psychologue à la retraite et bénévole à la Tente de Caen.

A la Ruche qui dit Oui ! on aime la différence...
A la Ruche qui dit Oui ! on aime la différence…

Yes we cut !
Réhabiliter les 20 à 30% de fruits et légumes qui partent chaque année au rebut faute de ne pas avoir une taille mannequin, c’est aussi un moyen de lutter contre le gaspillage. Car même si les règles de calibrage de nos fruits et légumes n’ont plus cours depuis 2009 (merci l’Union européenne), les supermarchés boudent toujours autant les trop gros, trop petits ou les spécimens légèrement tâchés. L’association Disco Soupe (et son homologue allemande Schnippel Disco) lutte contre cette discrimination potagère et récupère les invendus des grands restaurants ou des marchés d’intérêt nationaux et organise des happenings en musique. Pendant quelques heures, des bénévoles se retrouvent pour éplucher carottes tordues et poires XXL sur fond de Madonna ou de Patrick Juvet. On partage économes et bonne humeur pour préparer des salades ou des soupes aux légumes déclassés offertes aux passants. Vous épluchez-dansez ? Prochains rendez-vous sur leur compte Facebook.
Un petit aperçu :Vidéo de la Disco Salade n°2.

La Ruche qui dit non merci au gaspillage !
Bruno Lhoste, auteur de « La grande surbouffe » (éditions rue de l’Echiquier) s’énerve : « nous avons voulu penser l’alimentation comme une industrie en traitant les produits du vivant comme des pièces détachées de voiture, c’est tout ce modèle qu’il faut revoir. Il faut arrêter de standardiser la nourriture. » A la Ruche qui dit Oui ! c’est bien notre avis, les pommes ne seront jamais des bougies d’allumage et réciproquement. Halte à l’uniformité ! Dans les Ruches, on trouve donc des carottes à 5 branches, des betteraves grosses comme des melons, des pommes de terre de la taille d’une cerise. Des fruits de deuxième catégorie sont également proposés pour réaliser compotes ou tartes. Aussi, grande différence avec les marchés, les producteurs des Ruches ne livrent que ce qu’on leur a commandé. En fin de distribution, ils repartent complètement à vide. « Il n’y a pas plus gratifiant, confie Nicolas, maraîcher bio du réseau. Sur les marchés, jeter ce qu’on a bichonné et récolté est un vrai crève-coeur. » Et puis, pousser à la consommation en brandissant des promos du genre « 36 yaourts à 2 euros » n’est pas le genre de la maison. Les yeux des membres, ils doivent faire la taille de leur ventre ! Les offres aussi. Dernier aspect anti-gaspi : les sentiments. Les consommateurs des Ruches connaissent les producteurs et leur travail. Ne plus jeter, ça devient tout naturellement une forme de respect.

Plein d’autres infos ici :
http://alimentation.gouv.fr/gaspillage-alimentaire-campagne.

*Source : chiffres FAO 2011

4 commentaires

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  1. Bonjour,
    J’ai remarqué que vous aviez ecrit 260 kg de nourriture par an et par personne mais c’est seulement 20kg heureusement !!!

    1. Malheureusement c’est bien 260 kg par personne et par an tout au long de la chaîne, pas seulement dans nos assiettes.

  2. Cet article est une bonne façon de faire un constat sur la situation : les initiatives à l’encontre du gaspillage alimentaire existent mais sont pour le moment trop « ponctuelles ». Zero Gachis a un fort potentiel. Ces initiatives tendent-elles à se démocratiser et à se développer sur tout le territoire ? Il faut l’espérer, et La Ruche Qui dit Oui est un bon exemple. Bravo, et au plaisir de prendre part à votre aventure d’une façon ou d’une autre, le plus rapidement possible.

    Hugo

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