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Contrefaçons alimentaires : arnaques aux frontières

Plus juteux que le trafic de stupéfiants, le trafic d’aliments ? Europol (Office de police criminelle intergouvernemental) et l’Office de l’harmonisation dans le marché intérieur viennent de publier un rapport sur les contrefaçons qui envahissent l’Europe. Morceaux choisis qui coupent définitivement l’appétit.

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Avec le scandale de la viande de cheval, vous pensiez avoir tout avalé ? Vous croyiez que la contrefaçon était réservée aux Rolex et aux sacs Louis Vuitton ? Sachez que la discipline trouve ses champions également du côté de l’alimentation. Le récent rapport* d’Europol souligne le fait que la contrefaçon est à présent considérée par les malfaiteurs comme une entreprise moins risquée et plus rentable que le trafic de drogue. Elle est devenue une activité transnationale croissante et rentable, dans laquelle des réseaux de criminalité organisée fabriquent et distribuent largement des produits de contrefaçon, profitant des progrès de la technologie ainsi que de l’essor des achats et du commerce en ligne. 

 

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Vous voilà prévenus. Ca traficote sévère aux frontières. Quoi ? D’abord, on arrive à faire entrer des engrais, biocides et autres produits toxiques illégaux en Europe. La police d’Hambourg a ainsi découvert des pesticides interdits comme le Daminozid mais aussi débusqué 19,4 tonnes de nicotine sulphate, une substance hautement toxique qui tue son homme à très faible dose. Les trafiquants le faisaient passer pour du calcium cyanamide, un engrais autorisé. Ce faux-engrais a été ainsi distribué à des acheteurs allemands, hollandais, polonais. Se retrouvent-ils dans nos rivières, nos salades ou l’eau de notre robinet ? On vous laisse imaginer.

 

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Quand on vous sert une coupe de Moët et Chandon, vous trinquez à la santé de vos hôtes ? Si vous vous trouvez du côté de Naples, vous pourriez également lever votre verre aux trafiquants qui ont réussi à créer toute une filière de mauvais vin pétillant étiqueté Moët et Chandon ou Veuve Cliquot. Les criminels ont été repérés en 2013 par les carabinieri italiens. Vous buviez quoi au réveillon 2012 ?

Vous pouvez également être floué en achetant un produit bio ou équitable du bout du monde. « Dans l’alimentaire, la falsification des labels est particulièrement commune, » indique le rapport précisant que les fausses certifications bio sont légion. Mêmes embrouilles du côté de la provenance. « Les produits dits italiens sont souvent victimes d’une usurpation d’origine. Il est commun qu’une huile soit mélangée à de la chlorophylle et des béta-carotènes.  Le journal Il Punto Coldiretti rapporte qu’un tiers de la production agricole italienne vendue en Italie et exportée comme « Made in Italy, contient des matières premières qui ne viennent pas du pays. 

 

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Considérant que la plupart des produits contrefaits en circulation en Europe n’ont pas été fabriqués dans l’Union, vous pourriez vous rassurer en ne choisissant que des produits européens (bon on l’a vu, c’est pas super bordé du côté italien). Le problème c’est que l’on falsifie aussi les étiquettes de transport, faisant croire qu’un produit vient d’Allemagne ou d’Espagne quand il arrive en réalité de Thaïlande ou d’Inde.

Vous en voulez encore ? N’hésitez pas à vous plonger dans le rapport (en anglais).  C’est un trafic énorme et inquiétant qui met en danger des millions de consommateurs européens, souligne Ingrid Kragl, directrice de l’information de Foodwatch  France. Derrière la contrefaçon, les dangers sont bien réels pour nous : faux bio, faux commerce équitable, ré-étiquetage, magouilles, trafic et utilisation de pesticides pourtant illégaux en Europe, usurpation des indications géographiques protégées… Il ne s’agirait que d’une toute petite partie du phénomène qu’Europol soupçonne d’être bien plus grave encore. Les trafiquants parviennent à faire entrer ces produits sur le marché européen en corrompant des circuits de distribution. 

 

 * Le présent rapport vise à combler les lacunes en matière d’informations pour les décideurs, les praticiens, les entreprises et le grand public. Il a été élaboré en partenariat entre Europol, l’organisme de l’UE chargé de l’application de la loi, et l’OHMI, l’agence de la propriété intellectuelle qui soutient la lutte contre la contrefaçon, agissant par le biais de l’Observatoire européen des atteintes aux droits de propriété intellectuelle.  Rob Wainwright Directeur d’Europol et António Campinos, Président de l’OHMI

 

 

 

 

 

 

 

5 commentaires

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    1. A quels saints se vouer, que peut on manger, les ruches ne fournissent pas tout …..

  1. […] Plus juteux que le trafic de stupéfiants, le trafic d’aliments. Europol (Office de police criminelle intergouvernemental) et l’Office de l’harmonisation dans le marché intérieur viennent de publier un rapport sur les contrefaçons qui envahissent l’Europe. Morceaux choisis qui coupent dé  […]

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